Trouver son identité ministérielle
Répondre à l’appel au ministère est une grande étape, mais trouver sa propre façon de l’exercer en est une autre.
Nous pouvons prendre l’exemple de Saül, qui a donné son armure à David : ce dernier l’a enlevé car il n’était pas habitué à cette armure. Ce n’était pas son “style”. David était berger et il a combattu les lions pour protéger ses troupeaux. David s’est battu avec une fronde et des cailloux. S’il avait accepté l’armure de Saül, ça l’aurait même handicapé.
1 Samuel 17:38-40 (Nouvelle Version Segond Révisée) :
38 Saül revêtit David de ses vêtements, il plaça sur sa tête un casque en bronze et lui fit mettre une cuirasse. 39 David ceignit l'épée de Saül par-dessus ses vêtements et voulut marcher, car il n'avait pas l'habitude. Mais il dit à Saül : « Je ne peux pas marcher avec tout cela, car je n'y suis pas habitué. » Et il s'en débarrassa. 40 Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres bien lisses et les mit dans la gibecière de berger qu'il avait, c'est-à-dire dans sa poche, avec sa fronde à la main; et il s'avança contre le Philistin.
Plus tard, nous savons que David devint un guerrier expérimenté et un leader militaire. Il a donc eu sa propre armure.
Mais il faut souligner trois choses :
il est important d’avoir sa propre armure
il est préférable de la recevoir en temps voulu, dans un timing qui respecte sa propre croissance en stature et en influence
avant de reçevoir son armure, David était quand même équipé pour le combat qui était devant lui, même si humainement parlant, cela paraissait impossible. David était également le premier berger à devenir roi d’Israël. N’ayant aucun background royal, il aurait pu être totalement déstabilisé et accepter tout ce que Saül lui proposait, sans poser aucune question.
Ce passage de la Bible nous encourage à rechercher notre propre façon d’exercer le ministère.
Concrètement, comment ça se passe ?
Une réponse courte et hyper spirituelle serait : “prie et demande à Dieu de te montrer comment faire”. On est d’accord.
Mais en réponse à cela, nous allons lister quelques éléments qui peuvent souvent influencer les leaders à avoir une réponse culturelle à leur appel, ou une réponse assez stéréotypée.
être formé par une seule et même personne : ça n’aide pas à voir différentes façons de servir. Aujourd’hui, avec internet, c’est plus facile de voir d’autres formes de ministères
être formé par une personne hyper charismatique qui est un exemple au niveau prestance, élocution, leadership
évoluer dans une famille d’église qui a une histoire, une identité et une culture forte
visiter et inviter uniquement des pasteurs du même réseau d’églises
évoluer dans une famille pleine de pasteurs (arrière grand-père, grand-père, père pasteurs, oncles pasteurs, cousins pasteurs), qui plus est, évoluant dans la même famille d’églises. Il y a une différence entre l’héritage et le clonage !
être exposé trop tôt en tant que ministère : que ça soit de façon publique ou sur les réseaux sociaux. Plus nous sommes exposés, plus nous pouvons avoir la pression de plaire et de jouer un rôle, loin de qui nous serions naturellement.
…
Nous sommes des êtres qui évoluons dans un milieu social et ces influences sociales sont totalement normales. Il faut en être conscient et veiller à y trouver de l’équilibre. Car tout ce qu’on reçoit dans notre milieu de formation n’est pas forcément mauvais. Et cette prise de conscience est également valable pour des questions très simple : la fréquence de la sainte cène, qui peut prendre la sainte cène, la dédicace (bénédiction) des bébés ou non ? le déroulement des cultes… Si on posait des questions basiques, on aurait beaucoup de réponses du style : “et bien on a toujours fait comme ça dans notre église, c’est ainsi que j’ai appris”…
Il y a encore beaucoup d'éléments extérieurs qui peuvent influencer une personne à finalement “imiter” un autre ministère, ou porter une armure qui n’est pas la sienne. Mais une des causes les plus importantes, c’est de ne pas être au clair dans son appel.
On répond à l’appel, mais quel appel ? l’appel de l’église qui est en manque de serviteurs ? La Bible mentionne différents ministères, notamment dans le Nouveau Testament :
Apôtres
Prophètes
Évangélistes
Pasteurs
Enseignants
En plus des 5 ministères, les diacres et les anciens sont cités, et si on considère l’ancien testament, nous pouvons retrouver les lévites, les prêtres et les sacrificateurs.
Cet article ne vise pas à décrire de façon précise l’exercice des ces ministères car il y a aurait débat c’est certain, chaque dénomination ayant sa propre conception de l’exercice des ces ministères !
Pour certains la réponse à l’appel peut avoir plusieurs phases : répondre à l’appel (l’engagement), puis trouver son appel (l’exercice ou l’incarnation de son ministère).
Voici quelques questions/outils pour évoluer sur ce cheminement :
Quels sont les fruits que je désire porter ?
Auprès de qui je souhaite avoir une influence ?
Est-ce que mon ministère soutient la grande mission ? (allez faire de toutes les nations des disciples)
Ai-je la carrure pour être pasteur principal d’une église ? (nous prenons cet exemple là car c’est souvent la réponse la plus donnée à l’appel)
Est-ce le timing pour moi d’être pasteur principal ? Rappelez-vous, David a refusé l’armure de Saül, mais plus tard, il a eu aussi son armure. Il n’est pas resté avec une fronde indéfiniment !
Vous pouvez aussi passer des tests de personnalité pour mieux vous connaître (connaître votre type de raisonnement, votre façon d’entrer en relation avec les autres, votre relation au travail,...). Dieu vous a créé(e) de façon unique !
Faire le point régulièrement (tous les 3 ans) sur comment vous avez exercé votre ministère : les frustrations, les blocages, les difficultés, mais aussi les victoires et les zones qui ont porté du fruit
Accepter qu’il y a des saisons et que c’est ok d’exercer différemment ses dons
Continuer à se former et à apprendre
Découvrir la richesse des autres dénominations
Veiller à ce que votre famille ne se sente pas à l’écart de votre appel. Si c’est le cas, c’est peut être un signe qu’il y a un déséquilibre quelque part…
Et enfin, être ferme dans sa propre identité en Christ
Aider et équiper les pasteurs et leaders est au cœur de Jethro et nous allons continuer à écrire à ce sujet. N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à nous écrire pour partager un bout de votre histoire si cela peut édifier, encourager et soutenir d’autres personnes.
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