Pression spirituelle sur les pasteurs : comment s’en sortir ? (1/2)
Ici, on ne parle pas d’attaques mais de pressions liée à la fonction même de pasteur, dont celle d'incarner un exemple spirituel pour sa communauté.
Dans notre article sur les plus grands défis auxquels font face les pasteurs - on vous invite à le lire - la pression spirituelle est évoquée. Il est certain que si un pasteur renvoie une mauvaise image, ce n’est pas en adéquation avec son rôle de berger ou de leader. Mais il y a peut-être un équilibre à trouver entre le rôle à avoir en tant que pasteur et les attentes de la communauté. Déjà, on va le rappeler pour tout le monde, l’exemple suprême, c’est Jésus qui s’est fait homme et qui a aussi vécu sur Terre et a dû gérer des groupes de personnes (les 12 disciples, les rassemblements, les multitudes, ainsi que sa propre famille).
Comment un pasteur peut gérer cette pression afin de ne pas tomber dans l’épuisement ou le découragement ?
Outre la synergie “vie de prière / temps de méditation de la Parole” indispensable au renouvellement spirituel, il y a quelques pistes à étudier :
Mentorat et supervision spirituelle : avoir un mentor, un coach ou un superviseur peut grandement aider à prendre de la distance, à échanger sur la posture à avoir, sur son identité ministérielle. Cette relation de redevabilité apporte de nombreux bienfaits : ne pas se sentir seul, ne pas s’isoler, avoir un espace de parole sans crainte de jugements sur sa vulnérabilité.
Dans la continuité, participer à un groupe de soutien pastoral où les pasteurs peuvent partager en toute transparence leurs luttes, leurs succès, leurs défis. Une relation d'entraide peut naître de ces groupes et les bénéfices peuvent être les mêmes que ceux partagés plus hauts. Ces groupes sont encore rares dans le milieu chrétien francophone.
Séparer son rôle (de pasteur) et son identité (d’enfant de Dieu) : en tant que croyant, nous devons nous rappeler que notre valeur n’est pas basée sur notre rôle et notre statut. Nous sommes aimés et valorisés par Dieu, indépendamment de nos réussites ou échecs. Notre identité doit être ancrée en Dieu notre Père qui nous a créés et qui nous aime - et non sur notre statut. Que l’on soit plombier, guitariste, mère au foyer ou pasteur.
Fixer des limites : savoir dire non, établir des limites claires concernant le temps, les engagements et les attentes peut aider à prévenir l’épuisement. De plus, si vous fixez des limites claires, vous préparez le terrain pour les autres leaders et éventuellement le pasteur qui viendront après vous. A contrario, si vous reprenez une église suite à un pasteur qui n’a pas sû mettre des limites, préparez-vous à devoir faire ce travail auprès de la communauté.
Dans la même lignée : déléguer, reconnaître qu’on ne peut pas tout faire soi-même et donc accepter ses propres limites. Déléguer, c’est aussi faire confiance aux autres en leur confiant des responsabilités et en croyant en leur maturité
Et enfin, évoluer en toute sécurité dans sa vocation. C'est-à-dire, se rappeler régulièrement de son appel, que c’est Dieu qui appelle et non les hommes.
Ces points évoqués sont en grande partie de la responsabilité du pasteur. Mais une église locale est souvent dirigée par un pasteur et un comité (ou groupe de diacres ou d’anciens, ou conseil d’église). Quel est le rôle de celui-ci pour faciliter la tâche du pasteur, mais aussi la leur ? Car une culture d’église touche toute la communauté. C’est ce que nous allons aborder dans la deuxième partie de cet article.
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