"Montrez-moi ce que je ne vois plus !"
Avez-vous déjà entendu parler des “rapports d’étonnement” ? Cette pratique, très courante aux Etats-Unis, pourrait être une chance pour les pasteurs !
Quand un nouvel employé arrive dans une entreprise américaine, il n’est pas rare que son patron lui demande un rapport d’étonnement. Il s’agit de rassembler par écrit toutes ses observations sur ce qu’il trouve confus, incohérent, contre-productif ou dysfonctionnel pendant ses premières semaines de travail. De cette façon, le patron profite du regard neuf de son nouvel employé, pas encore conditionné par la culture d’entreprise et l’organisation existantes. Pour le patron, les constats ainsi partagés par son nouvel employé sont autant d’opportunités de questionner les pratiques et de progresser.
Quand on y réfléchit, c’est brillant, car la routine et le temps qui passe représentent au moins 2 dangers :
celui de “graver dans le marbre” des fonctionnements qui sont le fruit d’une histoire, rendant toute évolution plus compliquée et énergivore.
celui de l’illusion d’évidence, qui nous fait agir comme si tout ce qu’on fait était normal, puisqu’on a toujours fait comme ça !
Il ne s’agit pas non plus de céder au diktat de la nouveauté mais de saisir une chance de mettre en lumière nos angles morts.
Même si l’église n’est pas une entreprise, ces 2 dangers la guettent tout autant ! Car tout ce qui se vit le dimanche matin, dans la semaine et dans l’organisation interne est le résultat d’une histoire et de choix faits dans le passé : leadership, organigramme, liturgie, planning d’activités, etc. Tout nous semble évident aujourd’hui, mais pourquoi ne pas le vérifier et demander aux nouveaux qui nous visitent un rapport d’étonnement ?
Il peut s’agir d’un invité non-croyant qu’on va saluer à la fin du culte et à qui on peut demander de façon décontractée :
“est-ce qu’il y a un moment dans le culte que vous avez trouvé étonnant ou bizarre ?”
“y a-t-il un mot ou une expression que vous n’avez pas compris aujourd’hui ?”
“est-ce qu’à un moment, vous avez ressenti un certain malaise et vous auriez apprécié d’avoir une explication ?”
Il peut s’agir aussi d’un(e) Chrétien(ne) qui décide de s’intégrer dans l’église. Après, quelques semaines ou quelques mois, pourquoi ne pas lui demander :
“y a-t-il des choses qui ne te paraissent pas claires dans l’organisation de l’église ?”
“y a-t-il des choses qui t’ont surpris négativement depuis ton arrivée ?”
Évidemment, l’objectif n’est pas de juger des personnes mais de questionner des fonctionnements, des habitudes. Il ne s’agit pas non plus de céder au diktat de la nouveauté mais de saisir une chance de mettre en lumière nos angles morts et de progresser pour rendre plus lisibles notre foi et nos façons de l’exprimer.
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